la preuve par la référence!

Publié le par Touriya

Ce que j'écrivais tout à l'heure à propos du rapport  à la nourriture et  au monde est  exprimé  ici par  El Maleh, dans son roman "Mille ans, un jour":

Quand Nessim arrivait impromptu, comme il en avait l'habitude chez Ruben à l'heure du repas, il le trouvait le plus souvent seul à table, un coin de table sans nappe, une assiette pleine où les doigts et la fourchette, confrontation de l'ancien et du moderne, alternaient au hasard, les doigts prenaient, pinçaient le pain d'un mouvement tournant en trempaient un bout dans la sauce succulente du tajine, elekma, teghmira, mixte de plusieurs manières de prendre la vie, Ruben mangeait avec une sensualité gourmande des olives confites, perdu dans des délices, les encombrements intempestifs de son nez, la lecture simultanée d'un livre ou d'un article, plaisir sur plaisir, envahissant en marée montante son corps ramassé.
            (Mille ans, un jour
, p. 92)


Publié dans ses mets et ses mots

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